Notre position vis à vis du logement social


Le projet de démolition / reconstruction de la Cité-jardin de la Butte Rouge, porté par la mairie de Châtenay-Malabry (92290) fait perdre au moins 2000 logements à bas loyer.

L’Etat par l’intermédiaire du préfet des Hauts de Seine, a signé le 19 juillet 2021 un protocole avec la Ville, le Territoire et le bailleur Hauts-de-Bièvre Habitat, afin de lancer l’opération de rénovation de la Cité Jardin sur les îlots tests avec une présentation du projet à l’ANRU.

Cela ne peut que confirmer nos inquiétudes car dans le périmètre ANRU comprenant environ 1000 logements, il y a une perte effective importante de logements sociaux, avec des ventes au privé et des démolitions, s’élevant à environ 65%. Les reconstitutions en logements sociaux, sans qu’en soit précisé le type ( PLAI ou autre ? ), ne représenteraient qu’un peu plus de la moitié des pertes, car les sites de reconstitutions restantes sont encore à trouver.

Ces premiers éléments sur le secteur ANRU qui ne représente alors qu’un tiers des logements sociaux de la Butte Rouge, confirment notre estimation de perte globale, secteurs ANRU et autres compris, soit 3900 logements de type PLAI à faible loyer,

En plus du désastre patrimonial, architectural et paysager que cette opération fait subir à la cité-jardin, il s’annonce une catastrophe sociale. En effet sur les premières opérations d’environ 150 relogements, 1 seul a pu être effectué dans un logement neuf ou conventionné récemment, au vu des revenus médians très faibles des locataires actuels.

Or l’Ile de France manque de logement sociaux, en particulier de logements sociaux à faibles loyers.

C’est ce que pointe les acteurs du logement social comme la FAPIL, la FAS et la fondation Abbé Pierre : « en Île-de-France, comme dans d’autres territoires tendus, l’accès au logement y compris social est particulièrement difficile pour les ménages ayant de faibles revenus. En cause tout d’abord, le manque d’offre économiquement accessible : le montant des loyers des logements sociaux récents ne correspond plus au niveau des ressources de la majorité des demandeurs. (Synthèse de la rencontre organisée en février 2017)

La crise sanitaire et économique a souligné la gravité de la situation du logement : pour les travailleurs-clés essentiels ne trouvant pas à se loger près de leur travail à un prix raisonnable, pour les ménages fragilisés ne pouvant plus évoluer dans un parcours résidentiel, pour le logement d’urgence n’offrant plus de perspective d’un logement durable.


Or l’Etat a
annoncé dans le cadre des mesures nouvelles du plan de lutte contre la pauvreté, le doublement du nombre de logements sociaux PLAI en 2021 (mesure 17 du plan de lutte contre la pauvreté).

Et l’État dispose de tous les leviers pour s’opposer à ce projet porté par la ville de Châtenay-Malabry :

  • Il peut refuser de financer la démolition des logements sociaux via l’ANRU (un protocole de préfiguration pour la démolition a été signé le 3 janvier 2017 entre l’ANRU et la commune portant sur une partie du périmètre)

  • Sur l’ensemble du périmètre de la cité-jardin, l’Etat peut refuser le dé-conventionnement des logements sociaux, sans lequel la mairie ne peut démolir.